De la mise en accessibilité…
L’accessibilité spatiale et l’accessibilité fonctionnelle
L’accès à l’espace ou accessibilité spatiale appelle la mobilité et se décline en plusieurs phases. La première consiste à accéder, c’est-à-dire atteindre l’endroit souhaité, à l’aide des transports collectifs (bus, train, métro) ou individuels (voiture) ainsi que de la voirie (à pied, en fauteuil roulant manuel ou électrique, à vélo). Concrètement, cela implique l’accessibilité de la voirie et des transports jusqu’au bâtiment, la disposition et la proximité de places suffisantes et adaptées de stationnement pour des voitures individuelles, l’accessibilité des arrêts de bus, des stations de métro et de tramway, le déploiement d’une signalétique directionnelle, intuitivement perceptible et compréhensible. Une fois arrivé devant le bâtiment, il convient d’y pénétrer, c’est-à-dire pouvoir entrer jusqu’à l’accueil à l’aide d’un accès signalé et adapté, avec éventuellement une assistance humaine pour être renseigné ou accompagné physiquement. À l’intérieur du bâtiment, il faut pouvoir y circuler, c’est-à-dire se déplacer dans les différents espaces, parfois répartis sur plusieurs niveaux. Mais il faut aussi se repérer et s’orienter, ce qui implique de savoir où l’on se trouve et par quel chemin se rendre à sa destination.
Toutefois, l’accessibilité spatiale n’est pas suffisante pour garantir et conduire à l’accessibilité. Accéder à l’espace nécessite d’être complété par une accessibilité fonctionnelle, c’est-à-dire l’accès à des activités et prestations. En effet, lorsque l’on va à un endroit, c’est pour y faire quelque chose. La métaphore d’une pièce de monnaie avec ses côtés pile et face que l’on ne peut séparer, qui constituent la structure de la pièce, illustre bien l’intrication entre l’accessibilité spatiale et l’accessibilité fonctionnelle : les deux sont indissociables. En complément de l’accès à l’espace, il importe donc de prendre en compte et de mettre en oeuvre l’accessibilité des usages, c’est-à-dire l’accès au contenu, aux activités, aux prestations et aux services.
La combinaison de multiples facilitateurs
La mise en accessibilité implique la mobilisation de facilitateurs, c’est-à-dire de conditions facilitant l’accessibilité. Ces facilitateurs peuvent se répartir en trois catégories complémentaires.
1- Les facilitateurs architecturaux sont liés à l’aménagement du cadre bâti et de l’environnement physique. Il peut s’agir par exemple du revêtement et de la largeur des sols, de rampes d’accès, de vitrophanie, de guidages podotactiles, de la prise en compte du confort visuel avec la luminosité et le contraste, ou encore de la qualité acoustique pour le confort sonore.
2- Les facilitateurs technologiques renvoient au matériel et aux innovations. Ils se concrétisent par la disposition d’ascenseurs, de l’ouverture des portes (automatique ou commandée et latérale), d’annonces sonores, de boucles à induction magnétique et d’une variété de fauteuils (de randonnée, de baignade, de sport, etc.), par la domotique ainsi que par la réalité augmentée et virtuelle.
3- Les facilitateurs humains impliquent la présence de personnel, disponible et désigné, mais aussi sensibilisé et formé, pour accueillir des personnes handicapées et adapter les services et prestations. Certains facilitateurs répondent aux besoins d’un public spécifique alors que d’autres sont transversaux, répondant aux besoins de plusieurs publics. Ainsi, une boucle à induction magnétique se destine à un public déficient auditif et nécessairement appareillé.
De même, une traduction en braille ne concerne que des personnes non voyantes, maîtrisant la lecture du braille. D’autres facilitateurs, comme une rampe, sont utilisables par plusieurs publics tels que des utilisateurs de fauteuil roulant, des personnes âgées ou des parents avec des poussettes.