Au marché…
06.07.2017 Témoignages Temps de lecture : 3 min

Un samedi matin, avec une sortie au marché avec ma fille et sa copine…

Le week-end dernier, je recevais pour la première fois la copine de ma fille de 11 ans et demi. Les deux amies se voient chaque jour au centre d’éducation motrice qui les accueille, elles s’y retrouvent une fois par semaine pour une nuitée en internat. C’est de plus en plus l’occasion pour les deux pré-ados de bavarder jusque tard, je trouve adorable cette amitié naissante.

Ma fille attendait ce grand événement depuis presque un an ! Il faut dire que sa copine habite à presque deux heures de chez nous, cela ne facilite pas l’accordage entre les familles pour une invitation…

Samedi matin, voici les deux belles en tenue pour partir au marché : elles ont mis chacune une robe rose, qu’elles ont assortie avec des chaussettes rose et bleue de la Reine des neiges. Chacune a son poupon, vêtu de rose également. Elles sont radieuses, je suis émue de cette complicité et de ce plaisir partagé qui me rappelle mes propres souvenirs d’enfance. J’imagine comme elles se trouvent belles, je suis attendrie en les regardant porter soigneusement leur bébé, l’une dans un porte-bébé, l’autre sur ses genoux en s’installant dans son fauteuil roulant.

L’équipe est prête, le soleil fait écho à notre bonne humeur.

Il est décidé que ma fille ne prendra pas son déambulateur, elle veut « pousser sa copine ». Dans les rues de notre ville, je m’amuse de voir ce mini-convoi, ma fille derrière poussant sa copine en fauteuil, ayant la responsabilité des deux bébés finalement posés sur ses genoux.

Nous avons rédigé ensemble la liste des courses, et je constate rapidement que les deux amies ont envie de partir un peu de leur côté. Je m’arrête donc devant un banc de légumes et leur confie la tâche d’aller voir si elles trouvent des fraises un peu plus loin.
Trop contentes de cette nouvelle liberté, elles s’éloignent en riant. Je les regarde partir, je les trouve magnifiques.

Revenue à ma liste de courses, je tourne la tête vers le vendeur descendu de son camion. Lui aussi regarde mes petites fiertés aux loin. Il soupire :

 La vie est moche.

Figée, je lui réponds : « si vous parlez des deux petites en rose là-bas, je vous signale qu’il s’agit de ma fille et de sa copine« .
Il répond :

C’est ce que je dis, la vie est moche.

 

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