Distraire son enfant lors d’un soin pour diminuer la douleur

Distraire son enfant lors d’un soin pour diminuer la douleur
28.12.2011 L’essentiel Temps de lecture : 5 min

Votre enfant comme vous-même l’avez certainement expérimenté : on ressent moins certaines douleurs quand on comprend ce qui se passe, que l’on a confiance, que l’on est détendu, que l’on pense à autre chose, que l’on se sent soutenu, entouré…

A l’inverse, la douleur devient plus importante quand on est inquiet, qu’on ne comprend pas, que l’on est surpris, qu’on se sent impuissant… C’est pourquoi distraire votre enfant pendant un soin peut l’aider à avoir moins mal.

Peur et douleur sont intimement liées

Même si les soignants ont prévu des moyens médicamenteux adaptés pour éviter ou soulager la douleur de votre enfant (médicaments, crème anesthésiante, MEOPA…) pendant le soin ou l’examen, il peut toujours avoir peur : parce qu’il ne comprend pas, parce qu’il est inquiet du résultat des examens ou qu’il a de mauvais souvenirs…

La douleur est à la fois une sensation et une émotion, ainsi, la peur augmente la sensation douloureuse et à l’inverse quand on a moins peur on a moins mal. Mais placé dans un contexte favorable, le cerveau peut réguler la sensation douloureuse.

Des études qui le prouvent

Au-delà du simple bon sens qui fait que spontanément et depuis longtemps certains soignants ou parents, distraient les enfants pendant les soins (en chantant une berceuse, en racontant une histoire, en parlant…), l’efficacité des moyens de distraction est maintenant scientifiquement prouvée.

De nombreux professionnels de santé, désireux d’améliorer la prise en charge des enfants et le vécu du soin ont mené des études pour démontrer l’efficacité de ces moyens et leur action sur la perception de la douleur chez l’enfant. Par exemple, regarder une vidéo, faire des bulles de savon, écouter de la musique…

Les résultats de ces études ont montré très clairement l’impact positif sur le vécu du soin et sur la douleur.

Depuis, de plus en plus de professionnels de santé convaincus proposent systématiquement des moyens de distraction lors des soins en complément des moyens antalgiques. Mais cela est encore variable selon les services hospitaliers ou les lieux de soins, c’est pourquoi de votre côté, vous pouvez faire quelque chose.

Une aide pour votre enfant comme pour vous

L’objectif est de détourner momentanément l’attention de votre enfant vers quelque chose de plus positif que l’examen ou le soin qu’il doit vivre.

En tant que parent, vous savez comment rassurer, détendre ou distraire votre enfant. Même dans un cabinet médical, un cabinet de radiologie, un centre de PMI, une salle de soin… vous pouvez lui chanter une chanson, le masser, lui raconter une histoire, vous pouvez apporter son jouet ou son personnage préféré du moment…

Ce n’est pas parce que votre enfant est inquiet ou malade qu’il faut arrêter de jouer avec lui ou essayer de l’amuser, au contraire, même si cela peut paraitre incongru à certains ou trop difficile à faire.

Vous ne maitrisez pas forcément les questions d’ordre médical, mais vous êtes compétents pour le rassurer et le distraire. D’ailleurs, si vous êtes inquiet vous-même, avoir un rôle actif en tant que parent vous fera également du bien car vous serez moins concentrés sur le soin qui se déroule.

Pour quels types de soins, examens ?

La distraction peut se faire pour tout type de soin, qu’il soit court ou long, réalisé en situation d’urgence ou de façon programmée, exceptionnel ou répétitif… Par exemple : examen médical, vaccin, prise de sang, points de suture, pose ou retrait d’un plâtre, injection intra musculaire, injection de toxine botulique, radiographie…

Distraire les plus petits comme les plus grands

On pourrait être tenté de penser qu’il est surtout nécessaire de distraire les bébés ou les jeunes enfants. C’est assez logique car ces derniers sont en effet très sensibles à l’ambiance, plus facilement inquiets par la découverte de nouveaux lieux ou de nouvelles personnes et ils comprennent moins bien la raison du geste désagréable ou douloureux.

Mais les grands enfants ou les adolescents apprécieront également d’être distrait pendant un soin. L’éventail des moyens de distraction est plus limité mais on peut citer : les bandes dessinées, un Mp3 pour écouter de la musique, une console de jeu, un ordinateur pour regarder des vidéos ou se connecter à internet…

Soigner, distraire : se partager les rôles

Plusieurs éventualités sont possibles :

  • Soit la distraction est une pratique courante dans le service hospitalier ou le lieu de soins : dans ce cas, les professionnels vous proposeront soit de distraire vous-même votre enfant, soit de le faire eux-mêmes.
  • Soit le service ou le professionnel de santé n’est pas particulièrement investi dans cette démarche de distraction, alors c’est à vous d’être force de proposition.

Dans tous les cas, l’impératif est de ne pas gêner la réalisation du geste technique par le ou les soignants et pour cela, un minimum de coordination est nécessaire. Par exemple, ne pas proposer un jeu ou une activité qui risque d’encourager l’enfant à bouger alors qu’il doit rester immobile…

Retrouvez le dossier complet sur :
https://www.sparadrap.org/parents/aider-mon-enfant-lors-des-soins/distraire-mon-enfant-lors-dun-soin-dun-examen
L’association SPARADRAP a réalisé un film de formation « A vous de jouer ! La distraction des enfants lors des soins » afin d’encourager les équipes de pédiatrie à s’investir dans cette démarche. Une version grand public de 8mn est visible en cliquant sur ce lien : http://www.youtube.com/user/AssoSPARADRAP/videos

Retrouvez aussi tous les dossiers de conseils destinés aux parents sur le site de SPARADRAP https://www.sparadrap.org/parents
L’association SPARADRAP a réalisé de nombreux documents (lien catalogue) et propose un espace Enfants (lien espace enfants) pour préparer les enfants à un soin, un examen ou une opération.

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