Il est des batailles dont l’on n’entrevoit pas l’issue.
Qu’y a-t-il à gagner, à perdre ? Quel est l’enjeu ?
Où est l’ennemi ?
Quelles sont les armes, les règles du combat ?
Serait-ce un duel ?
Ou plutôt une guerre… D’autres alors, amis, combattraient à nos côtés ?
J’ai un mari boxeur, il s’y connaît en combats.
Moi je n’aime pas la violence je ne supporte même pas de la voir en images et je ferme les yeux devant les films…
Mais j’ai pas d’autre choix que de livrer bataille, quand même.
Voici de ces combats qui nous a fallu et qu’il nous faut continuer de mener, tous les deux, depuis que notre petite fille, si particulière, a rejoint la famille.
D’abord, au tout début, contre l’angoisse, immense, l’horrible intuition que quelque chose n’ira pas, ira mal.
Ensuite, contre la chute, l’immense tristesse lorsque l’on comprend que rien ne sera comme avant et qu’on n’y pourra rien changer. Contre la colère, aussi, de n’avoir d’autre issue valable que de l’accepter…
Puis contre le vide, ces longues heures de face à face avec ma petite fille de quelques mois qui me regarde trop peu et qui semble n’avoir besoin de personne.
Contre le sentiment qu’elle m’emmène avec elle dans les paysages Inconnus où l’on ne distingue plus bien les limites de l’être. C’est que, plus petite, elle pouvait rester sans rien faire, de très longs moments qui semblaient infinis, si l’on n’y mettait pas fin.
Et encore, contre le besoin de connaître, de comprendre, d’avoir des réponses un « Diagnostic »… qui ne vient pas. Nous en avons si peu, des réponses. Alors il nous faut lâcher prise, retrouver l’instant présent, et la vie à courte échéance.